Une commission d'enquête entend les témoins de la catastrophe du golfe du Mexique...

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A qui la faute? La commision d’enquête indépendante, créée par le président amércain Barack Obama, pour faire la lumière sur les causes de la marée noire dans le golfe du Mexique, a entamé ce lundi une série d’auditions à Washington. Seront entendus, entre autres, l'amiral des garde-côtes à la retraite Thad Allen, chargé par le gouvernement de la lutte contre la marée noire, et la directrice de l'Agence de protection de l'environnement (EPA), Lisa Jackson. L’industrie pétrolière mal préparée

L'enquête porte sur le manque de préparation de l'industrie pétrolière face aux défis technologiques et aux nouveaux risques présentés par les forages en eaux profondes, l'utilisation massive et controversée de dispersants à grande profondeur et sur l'adéquation de la réponse fédérale. La commission doit fournir des recommandations pour éviter et atténuer à l’avenir l’impact d’une éventuelle marée noire due à des forages en mer.

«Nous espérons que cette enquête fournira des informations utiles pour les futures activités de forage en mer et permettra de mieux répondre aux marées noires et aux dégâts infligés à l'écosystème», a déclaré Bob Graham, ancien gouverneur de Floride qui co-préside la commission. Eclaircir les rôles

Première leçon tirée de ces auditions: Thad Allen, témoignant ce lundi, estime que si une marée noire semblable à celle du golfe du Mexique devait se reproduire, une meilleure coordination et une meilleure communication seraient indispensables. La marée noire a montré que «des procédures qui avaient bien fonctionné ces vingt dernières années ont connu des dysfonctionnements», a-t-il déclaré.

Il s’agit principalement d’attribuer clairement les responsabilités entre le gouvernement et les entreprises en cause: l'amiral Allen a proposé qu'en cas d'éventuelles nouvelles marées noires, la compagnie responsable, qui selon la loi américaine doit jouer un rôle clé pour contenir et nettoyer le pétrole déversé, soit représentée par un tiers. Intensifier la recherche scientifique

Toutefois, certains intervenants ont insisté sur la nécessité d’intensifier la recherche scientifique pour qu’une telle catastrophe ne se reproduise pas. Le vice-président de la commission, Bob Graham, a ainsi déploré que «la science n'occupe pas une place suffisante» dans le secteur pétrolier. Richard Camilli, un chercheur de la Woods Hole Oceanographic Institution, a comparé l'état de la technologie pour intervenir et arrêter une fuite d'hydrocarbure par 1.500 mètres de fond «à un camion de pompier du 19e siècle pour éteindre un incendie dans un gratte-ciel».

Selon lui, il y a deux axes de recherche à suivre: le premier consisterait à s'attaquer au problème de la formation de cristaux de glace sur les équipements par plus de 120 mètres de fond, problème à l'origine de l'échec de l'installation d'un premier couvercle. Le second champ de recherche devrait être la robotique, pour éviter les risques d'explosion, éliminer les plateformes flottantes et concentrer les installations au fond de l'océan, là où seuls les robots peuvent fonctionner.

Créée par Barack Obama en mai dernier, la Commission d’enquête entendra encore ce mardi d’autres responsables de la lutte contre la marée noire.